Initiatives Enseignantes 2019-1

Découvrez les initiatives pédagogiques de trois enseignant-e-s de l'UFR LSH. L'objectif n'est pas de présenter, de manière exhaustive, ces dispositifs pédagogiques mais d'inviter à découvrir de nouveaux outils, de donner envie de tester de nouvelles choses et d'inciter à se rencontrer.

Pour cette première phrase, trois enseignant-e-s se sont prêté-e-s au jeu :


Corinne Le Gras - Yannick Marec - Marc André

Enseignant-e-s concerné-e-s : LE GRAS Corinne (corinne.legras@univ-rouen.fr), MAREC Yannick (yannick.marec@univ-rouen.fr), ANDRÉ Marc (marc.andre8@univ-rouen.fr)
Département et diplôme concernés : Histoire, Master "Valorisation du patrimoine"
Nombre d’étudiant-e-s concerné-e-s : 20
Modalités d’enseignement : ☐Présentiel ☒Hybride ☐100% à distance
Compétences visées :
> Etre capable de dégager une question patrimoniale sensible en relation à leur formation académique
> Etre capable de produire collectivement un programme de visites et rencontres dans le champ du patrimoine dans un lieu pris à l’étranger et représentatif de cette question sensible.
> Réaliser in situ ce programme de visites / rencontres.
> Maitriser la dimension scientifique, professionnelle et logistique de ce programme de visites / rencontres
> Etre capable d’animer une visite guidée dans le cadre d’un programme commun, y compris en langue étrangère.
> Produire en version rédigée un livret de restitution du stage collectif.


Description du dispositif 

Dans le cadre de la formation de Master « Valorisation du patrimoine », les étudiants peuvent obtenir la carte professionnelle de guide conférencier, en préfecture, suite à l’organisation et réalisation d’un stage collectif à l’étranger dans le domaine du patrimoine. En mai 2018, les étudiants de M2 ont organisé ce stage à Trieste, sur le thème de la ville-frontière, profitant d’une convention universitaire Rouen - Udine / Trieste.
Maintenant aux confins de l’Italie, Trieste a été balayée par un ample mouvement de frontières au cours de l’histoire. Aujourd’hui, la ville porte l’empreinte de ce mouvement, de l’architecture aux traditions culinaires mais surtout d’un point de vue social et culturel. Si la position géographique de Trieste est aujourd’hui incontestable, cette ville, comme toutes les villes de frontière, reste marquée par la proximité de l’étranger. Les questions et les opérations patrimoniales d’aujourd’hui sont indissociables de ce contexte historique et géographique. Grâce à ce stage collectif, les étudiants ont fait l’expérience des conflits mémoriels qui surgissent autour de lieux sensibles et de lieux du quotidien lorsqu’ils sont pris dans des réaffirmations contemporaines (discours sur la légitimité, sur l’identité…). Trieste a été l’occasion de démontrer que le patrimoine, loin d’être un objet froid, est une question vive pour la société d’aujourd’hui et le vivre ensemble.

Le projet se déroule sur deux années. Dès le M1, les étudiants élaborent des pré-projets de stage collectifs, en travaillant par petits groupes. Un d'eux est finalement choisi à l'issue d'une restitution collective de ces projets. Dès le début du M2, le travail de prise de contacts, supervisé et soutenu par les encadrants (nous sommes 3 chaque année) est engagé par les étudiants. Il est mis en commun lors de réunions de suivi que nous tenons de façon régulière tout d'au long du premier et second semestre. La prise de contact repose sur l'exposé clair de nos attentes et du caractère professionnel et scientifique de l'activité. Avant le départ, les étudiants, qui ont calé toutes les rencontres et toute la logistique de ce stage collectif, ont en plus rédigé un guide pratique de stage. Ils ont pour cela bénéficié de cours dispensés par un éditeur les initiant aux premières étapes de la mise en page professionnelle. A l'issue du stage collectif, le guide initialement rédigé est repris et nourri de l'expérience effectivement réalisée, en insistant sur l'apport d'une analyse in situ du patrimoine et de la thématique traitée. Les étudiants ont aussi en charge une restitution iconographique du stage.


Peter Marquis

Enseignant-e-s concerné-e-s : MARQUIS, Peter (peter.marquis@univ-rouen.fr)
Département et diplôme concernés : Etudes anglophones, Licence
Nombre d’étudiant-e-s concerné-e-s : 300
Modalités d’enseignement : Présentiel ☐Hybride ☐100% à distance
Compétences visées :
> Enseigner à des grands groupes ; les former ; les évaluer
> Auto-évaluation des connaissances fondamentales sur les rapports entre espace et inégalités sociales aux Etats-Unis
> Evaluation finale via un QCM par AMC


Description du dispositif 

Lors du cours magistral d’introduction à l’histoire des Etats-Unis, dispensé en L1 sur un semestre, j’ai décidé d’organiser la présentation du contenu sous le thème “The Land and the People”. L’unité est divisée en quinze sous-parties. Le cours est dicté (en anglais) mais le plan, les mot-clés, les auteurs, les dates, les chiffres, les grandes conclusions et les documents d’appui sont projetés. Ils sont aussi accessibles aux étudiant.es via un document en ligne (réalisé par Google docs, mais accessible via UniversiTice).
Toutes les 15 minutes, je m’arrête pour que les apprenantes s’auto-évaluent. J’utilise une application en ligne gratuite (Socrative) qui permet d’avoir des résultats en temps réel des performances de chaque étudiant.e qui se connecte à une classe virtuelle dans Socrative et répond aux questions à choix multiple. Suite aux résultats, j’oriente ma remédiation. Les questions restent accessibles en distanciel.

Pour l’examen final (un QCM évalué par ordinateur via le logiciel AMC) j’utilise les mêmes questions que pendant les auto-évaluations, de sorte que les apprenant.es aient toutes les chances de réussir. La préparation du test via AMC m’a pris 1h30 pour saisir les questions dans un tableur et 1h30 pour la numérisation sur les copieurs de l’UFR. AMC permet également d’avoir des données précises sur les réponses les mieux réussies, la nature et la fréquence des erreurs, etc.

C’est un gain de temps considérable qui, à mon avis, ne se fait pas au détriment des exigences de l’enseignement à ce niveau de la formation.
Une des difficultés est la conception des questions et des réponses possibles dans le QCM. Il faut aussi réfléchir à l’accessibilité de l’outil Socrative: toutes et tous n’ont pas un appareil connecté efficient.


Laurence Vignes

Enseignant-e-s concerné-e-s : VIGNES, Laurence (laurence.vignes@univ-rouen.fr)
Département et diplôme concernés : Sciences du langage, Licence 3
Nombre d’étudiant-e-s concerné-e-s : 122
Modalités d’enseignement : Présentiel ☐Hybride ☐100% à distance
Compétences visées :
> Savoir transcrire une interaction verbale authentique
> Savoir analyser une interaction avec les "outils" disciplinaires des interactions verbales
> Être capable de choisir, transcrire et analyser une interaction authentique
> Développer quelques connaissances sur les aspects non verbaux des interactions
> Affiner sa perception des interactions au quotidien.

Description du dispositif 

La première partie de ce cours magistral « Les interactions verbales » de 2h hebdomadaires, en amphithéâtre est restée magistrale, classique, avec prise de notes des étudiants pendant environ 1h, 1h15. La seconde partie était consacrée à la mise en pratique des notions et concepts présentés en CM. J'ai proposé des exercices en binômes, à constituer par les étudiants eux-mêmes, en insistant sur l'intérêt de l'interdisciplinarité du binôme entre étudiants venant de différents parcours (Français langue étrangère, métiers de l'éducation, langue des signes, linguistique théorique et appliquée), et la nécessité d'intégrer les étudiants internationaux, érasmus ou études en France (environ 15% de l'effectif). Certains exercices ont donné aux binômes la possibilité de gagner des points de contrôle continu. Sur les 4 exercices évalués, de très nombreux étudiants ont dépassé le maximum de points bonus autorisés, ce qui montre leur motivation.

Durant les séances, après le brouhaha de mise en place, l'ambiance a été studieuse, et je circulais dans l'amphi pour répondre aux questions. A noter qu'un amphi trop « vertical » ne convient pas pour cette organisation. Quelques exemples d'activités : corriger et compléter une transcription (diffusée en version audio une fois), établir les éléments d'un cadre communicatif en recherchant sur internet les éléments d'information, raconter et analyser un malentendu communicatif gestuel, repérer les éléments constitutif d'un plan d'analyse d'interaction, synthétiser trois vidéos sur le feed-back etc. Ces exercices se faisaient de manière collaborative en ligne via des Google docCes entrainements ont servi à préparer la « tâche finale » du contrôle continu, choisir, transcrire et analyser en binôme une interaction verbale authentique, présentée comme l'objectif dès le début du cours. La motivation des étudiants a été soutenue par cet objectif, et par les points de CC. Lors du feed-back du cours en fin de semestre, les commentaires sur le travail de groupe et les mises en pratique ont été soulignés très positivement par les étudiants. Les résultats finaux en hausse semblent montrer un plus grand engagement dans le travail des étudiants.